Les avantages de l’investissement direct étranger (IDE) sont nombreux et sont devenus essentiels à la croissance des pays en développement et des pays émergents. Les IDE apportent souvent une contribution positive à l’économie du pays d’accueil grâce au transfert d’argent, de connaissances, de compétences et de technologies qui n’existeraient pas autrement.
Ces dernières années, on a assisté à une évolution mondiale vers des pratiques de développement plus durables, avec l’adoption d’initiatives vertes par le biais de politiques et de réglementations environnementales. Pour les pays en développement, l’IDE devient rapidement un élément clé dans la promotion et la réussite de leurs objectifs de développement durable.
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L’écologisation des IDE
Les nouvelles initiatives d’IDE vertes continuent de présenter les mêmes avantages, tout en permettant de contribuer davantage aux objectifs de développement durable du pays d’origine et du pays d’accueil. Comme il n’existe pas de définition universelle de l’IDE vert, celui-ci peut être adapté aux besoins spécifiques du pays d’accueil.
Lors du Forum économique mondial annuel de janvier 2020, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a proposé cinq initiatives que les pays en développement devraient adopter pour faciliter l’investissement et stimuler le développement durable.
1. Création d’une base de données de fournisseurs tenant compte de la durabilité
Les entreprises étrangères investiront dans des pays où elles peuvent compter sur les fournisseurs nationaux pour leur fournir ce dont elles ont besoin pour fonctionner avec succès. Le pays d’accueil créera une base de données de fournisseurs et fournira aux investisseurs étrangers un moyen efficace d’entrer en contact avec des entreprises nationales durables. Leur capacité à créer et à adapter cette base de données permet non seulement d’obtenir des informations traditionnellement essentielles, telles que la capacité de production de l’entreprise, les biens et services offerts et les coordonnées, mais aussi des informations concernant la durabilité de leurs activités, telles que la protection de l’environnement et les activités de compensation carbone, l’impact social des activités et des informations sur la gestion de leur chaîne d’approvisionnement.
2. Adopter des mécanismes de “oui silencieux
Les investisseurs étrangers doivent passer par diverses procédures administratives qui s’avèrent souvent être des obstacles à l’investissement en raison du temps nécessaire à l’obtention d’une approbation. Le recours à des “mécanismes de consentement tacite” pourrait être envisagé après un certain temps sans qu’aucune préoccupation n’ait été soulevée quant à leur application. Cela permettrait d’attirer davantage d’investisseurs étrangers grâce à la certitude d’un délai et garantirait également que les accords d’investissement susceptibles d’améliorer la qualité de vie du pays d’accueil ne soient pas perdus en raison de retards bureaucratiques.
3. Adopter des approches fondées sur les risques pour les autorisations administratives
Une approche des approbations administratives fondée sur le risque est similaire au mécanisme du “oui silencieux”, puisqu’ils réduisent tous deux le temps nécessaire à l’investissement. Toutefois, une approche fondée sur le risque met davantage l’accent, sur le plan administratif, sur les investissements considérés comme présentant un risque élevé pour le pays d’accueil, tandis que les investissements à faible risque seraient approuvés à un rythme accéléré. Les critères de risque seraient déterminés par le gouvernement du pays d’accueil et pourraient donc être spécifiques au lieu. Par exemple, les investissements à faible risque pourraient être ceux qui contribuent aux objectifs de développement durable du pays d’accueil. Cette approche basée sur le risque éliminerait une fois de plus une partie de la barrière temporelle qui est présente dans les investissements étrangers.
4. Créer des mécanismes d’alerte à l’investissement
Un mécanisme d’alerte en matière d’investissement permettrait de détecter rapidement toute plainte ou préoccupation en matière d’investissement, avant qu’elle n’ait un impact négatif sur l’attrait d’un pays pour les investisseurs. Un pays d’accueil doit être attractif pour les investisseurs afin de conserver les investissements actuels et de susciter l’intérêt pour de nouveaux investissements. En étant disposé à travailler avec les investisseurs et à établir une relation de confiance, le pays continuera d’attirer les investisseurs tout en conservant ceux qui sont déjà en place. Il en résultera une croissance économique et, par conséquent, davantage de progrès dans la réalisation de ses objectifs de durabilité grâce aux investissements étrangers.
5. Soutenir davantage les investisseurs qui contribuent au développement durable
Les pays d’accueil doivent rendre attrayants les investissements durables dans leur économie. L’offre d’incitations peut être un outil puissant pour y parvenir. La volonté du pays d’accueil de soutenir davantage les investisseurs durables rendra l’investissement dans son pays plus attrayant pour ceux qui ont des pratiques durables. Cela encouragera également les autres investisseurs à s’orienter vers des pratiques durables afin de bénéficier du même soutien.
Plusieurs pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes ont déjà mis en œuvre des initiatives d’IDE vertes basées sur les suggestions de l’OMC, dont certaines s’avèrent déjà fructueuses.
Initiatives africaines en matière d’IDE vert
Le Ghana et le Kenya ont suivi les suggestions faites lors du Forum économique mondial de janvier 2020 et ont mis en œuvre de nouvelles initiatives d’IDE vert au cours des deux dernières années en collaboration avec le Forum.
Le Ghana a travaillé avec les investisseurs pour créer et adopter un ensemble de normes pour l’investissement durable. La législation fiscale ghanéenne prévoit une nouvelle catégorie pour les entreprises qui respectent ces normes. Les investisseurs durables bénéficient d’une assistance supplémentaire, notamment de délais d’approbation plus courts, de canaux distincts pour les importations et les exportations et d’un suivi complet. Ces mesures soutiennent donc les investisseurs engagés dans les objectifs d’investissement durable du Ghana et encouragent les autres investisseurs à respecter les normes afin d’obtenir le même niveau de soutien.
La nouvelle initiative kenyane en matière d’IDE vert met en lumière et évalue les entreprises durables et crée deux nouveaux mécanismes pour accroître les investissements durables. Tout d’abord, la Kenya Investment Authority a lancé un programme d’ambassadeurs qui met en avant et promeut différentes entreprises durables auprès des secteurs public et privé afin de les aider à se faire connaître et à présenter leurs méthodes durables. Le deuxième mécanisme est une mesure de l’investissement durable pour le pays. Il permet de mesurer les normes de durabilité et de montrer les progrès réalisés par le pays en la matière. Ces mécanismes soulignent les efforts du pays tout en encourageant la croissance des pratiques durables en tant que norme.
Initiatives asiatiques en matière d’IDE vert
Le Cambodge a créé la première base de données de fournisseurs qui ne comprend que des entreprises locales alignées sur ses objectifs de développement durable. Cette base de données permet aux entreprises étrangères qui investissent d’entrer facilement en contact avec des entreprises locales dont les activités sont certifiées durables. Cette base de données permet non seulement aux investisseurs étrangers d’entrer en contact avec des entreprises déjà engagées dans des opérations durables, mais elle incite également d’autres entreprises nationales à adopter des opérations plus durables afin d’obtenir une certification pour la base de données et d’attirer les entreprises étrangères à s’associer avec elles.
Initiatives d’IDE vert en Amérique latine et dans les Caraïbes
L’Amérique latine et les Caraïbes sont confrontées aux graves conséquences du changement climatique et, à ce titre, elles ont été à l’avant-garde des initiatives vertes visant à lutter contre les effets du changement climatique.
Avant le Forum économique mondial de 2020, 23 pays, menés par le Chili, ont lancé une alliance sur l’ambition climatique. Ils se sont engagés à devenir des émetteurs “nets zéro” d’ici à 2050 et ont lancé de nouvelles initiatives en matière d’IDE pour atteindre leur objectif.
Ces gouvernements ont estimé qu’ils auraient besoin de 77 milliards de dollars avant 2030 pour atteindre leurs objectifs, et que leurs investissements publics ne couvriraient que 25 % de cette somme. Pour s’assurer qu’ils atteindraient leur objectif, ils ont mis en œuvre de nouvelles initiatives d’IDE vert afin d’encourager les investissements dans des projets verts qui permettraient d’atteindre leurs objectifs de développement durable.
Cependant, ces pays ont constaté qu’en ce qui concerne les projets verts, les investisseurs voulaient de la transparence quant à l’utilisation de leurs investissements et aux contributions qu’ils apportaient réellement. Ils ont donc lancé la plateforme Green Bond Transparency, qui permet aux investisseurs de suivre leurs investissements et de savoir exactement où et comment ils sont utilisés. Cette garantie de transparence a attiré de nombreux investisseurs et a aidé les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à émettre 5 milliards de dollars d’obligations vertes au cours de la première année suivant le lancement de la plateforme.
Les initiatives d’investissement direct étranger vert gagnent rapidement du terrain dans le monde entier, et les pays en développement les mettent en œuvre à un rythme soutenu. Pour les pays en développement, l’investissement direct étranger a toujours été un outil clé pour la croissance, et maintenant, ces dernières années, les avantages s’étendent pour rendre possible un avenir durable.