La plus longue frontière terrestre du monde est fermée depuis plus de 14 mois. La fermeture historique de la frontière de 5 525 miles entre les États-Unis et le Canada est interdite aux voyages non essentiels depuis mars 2020. Bien que je ne nie pas l’importance de la fermeture des frontières internationales lors d’une pandémie sans précédent, il est temps que le gouvernement canadien établisse un calendrier pour la réouverture de la frontière aux échanges commerciaux et aux voyages.
La fermeture de la frontière a été continuellement prolongée de mois en mois, mais le Canada et les États-Unis ont besoin d’un calendrier précis. Nous ne devrions plus être contraints de fonctionner sur une base mensuelle et je pense qu’il est temps que la frontière ouvre, en utilisant le mois d’août 2021 comme objectif réaliste et réalisable.
Lors d’une conférence de presse donnée à Ottawa fin mai, le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada était “sur la bonne voie” pour rouvrir la frontière, mais il a insisté pour que les fonctionnaires ne prennent une décision “qu’en fonction des intérêts des Canadiens et non en fonction de ce que veulent les autres pays”.
M. Trudeau a insisté sur le fait que les restrictions frontalières devaient rester en place jusqu’à ce qu’au moins 75 % des Canadiens aient reçu leur première injection du vaccin COVID-19. Au 3 juin, 50,6 % des Canadiens avaient reçu au moins une dose du vaccin contre le coronavirus, selon le tableau de bord des vaccinations du gouvernement canadien. Ce chiffre est comparable à celui des États-Unis, où 50 % de la population totale a reçu au moins une dose de vaccin, selon le tableau de bord des vaccinations de la Brown School of Public Health.
“Nous voulons tous rouvrir, nous voulons tous voyager à nouveau pour voir nos amis, prendre des vacances, partir en voyage”, a déclaré M. Trudeau. “Mais nous ne voulons pas avoir à fermer à nouveau, à resserrer les rangs parce qu’il y a une autre vague.
La frontière reste ouverte uniquement pour les déplacements essentiels, ce qui ne perturbe pas la circulation des denrées alimentaires, des fournitures médicales et d’autres biens essentiels entre le Canada et les États-Unis.
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Si l’on en juge par le bon déroulement de l’introduction du vaccin COVID-19 dans les deux pays, il est temps que le Canada et les États-Unis se remettent au travail. Littéralement.
La fixation d’une date concrète de réouverture de la frontière donnera des certitudes aux voyageurs et aux investisseurs.
Quelques chiffres entre le Canada et les États-Unis
Pour vous donner une idée du nombre de voyages effectués aux États-Unis par les Canadiens, voici quelques chiffres de Statistique Canada : Les résidents canadiens ont effectué 44,4 millions de voyages aux États-Unis en 2018 (en hausse de 4,7 % par rapport à l’année précédente), mais à la fin de 2019, les voyages canadiens étaient en baisse de 2,3 % par rapport à 2018.
À l’inverse, 14,9 millions d’Américains ont voyagé au Canada en 2019, contre seulement 1,9 million en 2020 – une baisse évidente à cause de vous-savez-quoi.
Les échanges de biens et de services entre les États-Unis et le Canada ont totalisé un montant estimé à 718,4 milliards de dollars en 2019, selon le Bureau du représentant américain au commerce (USTR). Les exportations se sont élevées à 360,4 milliards de dollars et les importations à 358 milliards de dollars. Le Canada est actuellement le deuxième partenaire commercial des États-Unis pour les biens, avec 612,1 milliards de dollars d’échanges bilatéraux de biens en 2019.
Les principales catégories d’exportation en 2019 entre les deux pays sont les véhicules (52 milliards de dollars), les machines (45 milliards de dollars), les machines électriques (25 milliards de dollars), les combustibles minéraux (25 milliards de dollars) et les plastiques (13 milliards de dollars). Les principales catégories d’exportations nationales américaines comprennent : les aliments préparés (2,0 milliards de dollars), les légumes frais (2,0 milliards de dollars), les fruits frais (1,5 milliard de dollars), les snacks (1,4 milliard de dollars) et les boissons non alcoolisées (1,0 milliard de dollars).
Les investissements directs étrangers américains au Canada se sont élevés à 402,3 milliards de dollars en 2019, soit une augmentation de 9,2 % par rapport à l’année précédente. Les investissements directs américains au Canada sont menés par le secteur manufacturier, les sociétés de portefeuille non bancaires, ainsi que la finance et l’assurance. Dans l’autre sens, les IDE du Canada aux États-Unis se sont élevés à 495,7 milliards de dollars en 2019, soit une hausse de 12 % par rapport à 2018. Nos investissements directs aux États-Unis sont menés par l’industrie manufacturière, la finance et l’assurance, et le commerce de gros.
Il n’est jamais surprenant de souligner l’importance de nos relations commerciales avec les États-Unis, mais en examinant les chiffres, il apparaît clairement que les investissements transfrontaliers sont vitaux pour notre économie.
Outre les avantages économiques, la réouverture de la frontière présente également des liens sociaux évidents.
Il est temps de sauver le tourisme entre le Canada et les États-Unis
En mai, l’Association de l’industrie touristique du Canada (AITC) a demandé au gouvernement fédéral de rouvrir la frontière terrestre avec nos voisins avant la fin du mois de juin. Beth Potter, présidente-directrice générale de l’AITC, a déclaré qu’elle encourageait le gouvernement fédéral à “sauver le tourisme”. Selon elle, la pression continue de monter pour que les frontières s’ouvrent. Lors d’une conférence de presse tenue le 28 mai, Mme Potter a déclaré que le gouvernement fédéral “doit agir maintenant et ouvrir la frontière pour la fin du mois de juin et envoyer un signal fort d’un été normal pour les voyageurs afin de sauver le tourisme au Canada”.
Alors que les vaccinations COVID-19 s’intensifient dans les deux pays, une date au moins provisoire devrait être prévue pour la réouverture de la frontière.
À l’heure actuelle, le Canada et les États-Unis ont déclaré que la frontière resterait fermée au moins jusqu’au 21 juin. De plus, les voyageurs entrant au Canada sont tenus de rester en quarantaine pendant 14 jours, dont le premier est passé dans un hôtel désigné par le gouvernement, aux frais du voyageur, à son arrivée dans le pays (généralement entre 2 000 et 3 000 dollars). Un groupe consultatif d’experts du COVID-19 a recommandé au gouvernement fédéral de mettre fin à la quarantaine dans les hôtels – qui est en place depuis février – en invoquant les coûts et les ressources “importants” consacrés à cette initiative, sans parler du fardeau qu’elle représente pour les voyageurs à destination du Canada.
Si l’on se base sur les succès de la vaccination au Canada et aux États-Unis, la fermeture de la frontière n’a plus de sens d’un point de vue médical.
Amis, familles et entreprises sont séparés depuis plus d’un an. Les citoyens américains ne peuvent pas visiter leurs chalets d’été et, pire encore, la fermeture n’est pas égale. Les Canadiens sont autorisés à se rendre aux États-Unis par avion, par exemple, mais les Américains ne peuvent pas franchir la frontière pour tout ce qui n’est pas considéré comme essentiel. Les Canadiens qui se rendent dans le sud n’ont besoin que d’un test COVID-19 négatif effectué au plus tard 72 heures auparavant, tandis que le Canada applique la quarantaine dans les hôtels.
Encore une fois, je ne discute pas de la gravité du virus, mais je souligne simplement que la fermeture des frontières n’est plus nécessaire.
Il est également important de noter que le nombre de cas diminue régulièrement dans tout le pays, tant au Canada qu’aux États-Unis. Les gouvernements devraient au moins prévoir une date ferme pour la réouverture de la frontière – disons le 1er août – plutôt que de la maintenir périodiquement fermée et inconnue. Tout ce qui a été fait pendant la pandémie avait un plan, il est temps que les autorités responsables de la plus grande frontière terrestre du monde en adoptent un aussi.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, près de 42 % des États-Unis ont été entièrement vaccinés contre le COVID-19 et 59 % de la population canadienne a reçu au moins une dose du vaccin contre le coronavirus.
Selon les experts canadiens, la frontière devrait rester fermée jusqu’à l’automne. L’Italie, la Grèce et la France seront ouvertes aux voyageurs à la mi-juin. Même l’Union européenne a accepté d’accueillir cet été les visiteurs vaccinés. Aucun signe n’est actuellement en place pour les États-Unis et le Canada et si nous attendons l’automne, nous aurons presque un tiers d’année de retard.
Que pensez-vous de l’absence de date de réouverture de la frontière ? Pensez-vous que les deux pays ont fait suffisamment d’efforts pour justifier la réouverture de la plus grande frontière terrestre du monde ?
